


C'est en juin 1992 que s'est déroulée à Rio
de Janeiro (Brésil) la Conférence des Nations Unies
sur l'environnement et le développement (CNUED),
également appelée le Sommet de la Terre. La plus
grande rencontre internationale jamais tenue, le Sommet de la
Terre réunissait des chefs d'État et de
gouvernement, des hauts fonctionnaires et des représentants
d'organisations internationales et d'organisations non
gouvernementales (ONG) venus du monde entier.
Il en est résulté un plan d'action de 700 pages,
intitulé Action 21, qui représente un consensus
réalisé par 178 pays sur la façon d'assurer
NOTRE avenir à tous. Action 21 est un document de base
proposant une collaboration à l'échelle mondiale
pour réaliser un environnement de haute qualité et
une économie robuste pour tous les peuples de la Terre.
Action 21 touche les problèmes urgents auxquels nous
faisons face en tant que membres de la communauté mondiale
: dégradation continue des écosystèmes,
aggravation de la pauvreté, de la faim et de la mauvaise
santé, accroissement de la population mondiale et de
l'analphabétisme. Le document comprend 40 chapitres, chacun
étant consacré à l'un de ces problèmes
et proposant des solutions simples et réalistes pour le
développement durable, c'est-à-dire un
développement qui puisse répondre aux besoins
d'aujourd'hui sans compromettre l'aptitude des futures
générations à répondre à leurs
propres besoins.
À travers le monde, les gouvernements, les organisations
internationales et non gouvernementales, les entreprises ont
déjà commencé à mettre en pratique les
recommandations d'Action 21. Il est impératif de continuer
sur la lancée du Sommet de la Terre et de mettre en oeuvre
les ententes qui y ont été conclues. Cette
tâche exigera non seulement que les gouvernements et les
entreprises fassent preuve de leadership et investissent des
sommes d'argent, mais aussi que tous les humains partagent la
même vision et acceptent de collaborer et de mettre la main
à l'ouvrage. Il sera impossible de réaliser le
développement durable sans la collaboration de tous les
secteurs de la société.
Cette première partie souligne l'importance de la
coopération internationale pour réaliser et
accélérer le développement durable. Elle
montre que les gouvernements de tous les pays,
développés et en développement, doivent
mettre en place des politiques, lois et stratégies
nouvelles pour réaliser un développement
responsable. Les gouvernements ne peuvent toutefois y arriver
seuls; ils devront s'assurer la collaboration étroite du
secteur privé, des organisations non gouvernementales et
des individus.

Chapitre 1
Préambule à Action 21 :
Aucune nation ne peut assurer son avenir à elle seule, mais
en formant un vaste partenariat mondial, tous les pays pourront se
donner un avenir plus sûr et plus prospère en
affrontant ENSEMBLE les problèmes de l'environnement et du
développement.
Chapitre 2
Le rôle du COMMERCE :
Le commerce et l'environnement doivent se soutenir l'un l'autre,
car les relations économiques internationales et les
politiques économiques nationales ont une grande influence
sur le développement durable.
Chapitre 3
Lutte à la PAUVRETÉ :
La faim, l'analphabétisme, le manque de soins
médicaux, le chômage et la surpopulation sont les
principales causes de la pauvreté. Les pauvres doivent
avoir accès à
une éducation et à des soins médicaux de
base, à des eaux et des conditions salubres, ainsi qu'aux
ressources disponibles, en particulier à des parcelles de
terre.
Chapitre 4
Changer les HABITUDES DE CONSOMMATION :
Il faut élaborer une nouvelle conception de la richesse et
de la prospérité qui soit mieux adaptée
à la capacité de production de la Terre,
particulièrement dans les pays industrialisés. Les
individus doivent reconnaître qu'ils ont des choix à
faire au sujet de leurs propres habitudes de consommation.
Chapitre 5
DÉMOGRAPHIE en mouvement :
On prévoit que la population mondiale atteindra 8 milliards
de personnes en 2020. Les pays doivent être conscients de
leur capacité démographique et équilibrer les
exigences de la croissance démographique, de la
santé des écosystèmes, des nouvelles
technologies et de l'accès aux richesses naturelles.
Chapitre 6
Protection et promotion de la SANTÉ :
Chaque année, près de 15 millions d'enfants de moins
de 15 ans meurent d'infection et de malnutrition dans les pays en
développement. La santé humaine dépend d'un
environnement sain, de ressources en eau potable, d'installations
sanitaires, de logements adéquats et d'aliments sains.
L'objectif global est la santé pour tous en l'an 2000.
Chapitre 7
Un HABITAT viable :
En l'an 2000, la moitié de la population mondiale vivra
dans les grandes villes. Les gouvernements devraient
réduire cette migration en améliorant la vie rurale
et en veillant à ce que les sans-abri aient accès
à la terre, au crédit et à des
matériaux de construction peu coûteux.
Chapitre 8
La PRISE DE DÉCISIONS pour un développement
durable :
On a tendance à considérer l'environnement comme un
bien de consommation gratuit et à reporter sur d'autres
secteurs de la société, sur d'autres pays ou sur les
générations futures le coût des
préjudices qui lui sont causés. Les gouvernements et
les entreprises doivent intégrer les coûts de la
protection et de la restauration de l'environnement dans leurs
décisions.


Chapitre 9
Protéger l'ATMOSPHÈRE :
Notre atmosphère est de plus en plus menacée par les
gaz produits par l'effet de serre, qui risquent de modifier les
climats, et par les produits chimiques, qui endommagent la couche
d'ozone. On doit accroître l'efficacité
énergétique des centrales hydroélectriques
actuelles et aussi mettre au point de nouvelles sources
d'énergie renouvelables, telle l'énergie solaire,
éolienne, hydraulique, marémotrice et humaine, tout
en réduisant notre dépendance envers les sources non
renouvelables, comme les combustibles fossiles.
Chapitre 10
Aménagement et gestion des TERRES :
La demande grandissante en terres et en richesses naturelles est
source de rivalités et de conflits. Pour assurer la
viabilité de l'emploi et de la gestion des terres, il faut
prévoir la planification et l'aménagement
écologiques, la promotion des pratiques agricoles
traditionnelles et indigènes, et la participation active au
processus décisionnel des personnes touchées par la
planification et l'aménagement.
Chapitre 11
Combattre la DÉFORESTATION :
Il faut promouvoir la concertation internationale des efforts en
matière de recherche et de conservation afin de
contrôler l'exploitation des forêts en utilisant des
techniques indigènes et agroforestières et en
augmentant les surfaces couvertes par les forêts.
Chapitre 12
Combattre la DÉSERTIFICATION :
La désertification et la sécheresse entraînent
la pauvreté et la famine, ce qui aggrave encore davantage
la dégradation des sols. Parmi les solutions qui permettent
de lutter contre la désertification, l'une des plus
efficaces consiste à planter des arbres et des plantes
hydrophiles qui préservent la qualité des sols.
Chapitre 13
Aménagement des MONTAGNES :
Environ 10 % de la population mondiale vit dans des régions
montagneuses tandis qu'environ 40 % vit dans les bassins des cours
d'eau qui naissent dans les montagnes. Il faut mettre en place des
mesures visant à protéger les
écosystèmes des montagnes contre l'érosion,
les glissements de terrain et la disparition rapide de l'habitat,
de la faune et de la flore.
Chapitre 14
AGRICULTURE et développement rural :
Nous ignorons si la Terre pourra, à long terme, satisfaire
nos besoins en aliments et autres produits agricoles. Pour
alimenter une population mondiale qui ne cesse de croître,
il faut accorder une importance prioritaire à la
nécessité de maintenir et d'améliorer,
grâce aux nouvelles technologies, la capacité
productive des terres arables.
Chapitre 15
Préservation de la BIODIVERSITÉ :
Nous nous servons des ressources biologiques pour nous nourrir,
nous vêtir, nous abriter et nous fournir des
médicaments, ce qui entraîne une diminution de la
biodiversité. Il faut entreprendre sans délai de
nouvelles actions destinées à préserver et
maintenir les gènes, les espèces et les
écosystèmes.
Chapitre 16
BIOTECHNOLOGIE durable :
Le succès des programmes de biotechnologie dépend de
scientifiques hautement spécialisés qui font appel
aux connaissances traditionnelles et aux techniques modernes pour
manipuler la composition génétique des plantes, des
animaux et des microbes, et pour créer de nouveaux produits
tels que les vaccins, accroître la fertilité des sols
et la résistance des récoltes, et traiter les eaux
usées.
Chapitre 17
Protection des OCÉANS :
Les océans sont de plus en plus victimes de la pollution,
de la surpêche et de la dégradation
générale. Il faut amener les pays de la Terre
à contrôler et réduire la pollution de
l'environnement marin afin de préserver sa fonction
biologique.
Chapitre 18
Protection et gestion de l'EAU :
Dans les pays en développement, une personne sur trois
manque d'eau potable et d'installations salubres, conditions
élémentaires à la santé et à la
dignité. Il importe d'éliminer les principales
sources de pollution afin que tous aient accès à
l'eau potable et à des conditions salubres d'ici 2025.
Chapitre 19
Gestion des PRODUITS CHIMIQUES TOXIQUES :
On trouve actuellement sur le marché pas moins de 100 000
produits chimiques synthétiques. Les pays doivent
collaborer à l'élaboration d'un meilleur
régime de gestion de ces produits, ainsi qu'à la
mise en échec du trafic international des produits toxiques
et dangereux.
Chapitre 20
DÉCHETS DANGEREUX : Certains pays en
développement ont été soumis à des
pressions pour accepter des déchets qui posent un danger
pour les populations et l'environnement. Les pays
industrialisés sont dans l'obligation d'assurer le
transfert de technologies fiables et de réduire les
déchets dangereux.
Chapitre 21
DÉCHETS SOLIDES et EAUX USÉES :
La production de quantités croissantes de déchets et
d'eaux usées dans les villes représente une menace
pour la santé humaine et l'environnement. Il faut mettre en
place un système visant à réduire les
déchets urbains afin que d'ici 2010, chaque pays ait un
plan national de gestion des déchets.
Chapitre 22
DÉCHETS RADIOACTIFS : On recourt de plus en plus
aux substances radioactives pour la production
d'électricité nucléaire, la médecine,
la recherche et l'industrie, de sorte que les déchets
radioactifs augmentent eux aussi. Il importe de donner aux pays en
développement qui ont un programme nucléaire le
soutien technique et financier dont ils ont besoin pour en assurer
la gestion saine et responsable.


Chapitre 23
Préambule : Le développement durable
relève d'abord de la compétence des gouvernements,
mais l'engagement et la participation de tous les secteurs de la
société sont indispensables à la
réalisation des objectifs, politiques et mécanismes
dont les gouvernements ont convenu au Sommet de la Terre.
Chapitre 24
Les FEMMES :
Les gouvernements doivent offrir aux filles
l'égalité d'accès à l'instruction,
mettre en place des systèmes de soins de santé qui
répondent aux besoins féminins et faciliter leur
participation à la vie sociale, culturelle et publique.
Chapitre 25
Les ENFANTS et la JEUNESSE :
Les jeunes forment près du tiers de la population mondiale.
Les gouvernements sont encouragés à combattre la
violation des droits des enfants, surtout des droits des filles
dans certaines cultures, et de veiller à ce que tous les
jeunes aient accès à l'instruction.
Chapitre 26
Les PEUPLES AUTOCHTONES :
Les peuples autochtones ne représentent que 4 % de
l'humanité et leur nombre est en baisse. Les gouvernements
et les organisations internationales doivent protéger les
droits et le patrimoine des peuples autochtones, reconnaître
leurs connaissances ancestrales et leurs pratiques traditionnelles
de gestion des richesses naturelles, et les inviter à
être partenaires à part entière dans la
communauté mondiale.
Chapitre 27
Les ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES :
Les ONG forment un réseau mondial présent dans les
pays en développement aussi bien que les pays
développés, et qui joue un rôle essentiel dans
la formulation et la pratique de la démocratie
participative, élément à part entière
de la réalisation du développement durable.
Chapitre 28
Les AUTORITÉS LOCALES :
Les administrations municipales et autres autorités locales
doivent consulter les citoyens et les groupes communautaires,
commerciaux et industriels dans la préparation des
programmes, politiques, lois et règlements locaux qui
doivent servir à la réalisation des objectifs
d'Action 21.
Chapitre 29
Les TRAVAILLEURS et les SYNDICATS :
Les travailleurs sont parmi les éléments de
la société qui seront touchés par les
transformations qu'entraînera la réalisation du
développement durable. Par l'intermédiaire de leurs
représentants élus, les travailleurs doivent
participer à la promotion d'un développement
économique socialement responsable.
Chapitre 30
Le COMMERCE et l'INDUSTRIE :
La réalisation du développement durable
dépend étroitement du comportement responsable du
secteur privé. Les entreprises peuvent jouer un rôle
très important en utilisant les ressources de façon
plus efficace, en réduisant les déchets et en
protégeant la santé et la qualité de
l'environnement.
Chapitre 31
SCIENCE et TECHNOLOGIE :
Les scientifiques et les techniciens (ingénieurs,
architectes, concepteurs industriels, urbanistes et autres
spécialistes) ont pour responsabilité toute
particulière de poursuivre la recherche du savoir et
d'aider à protéger la biosphère.
Chapitre 32
Les AGRICULTEURS : Les fermiers sont responsables du
tiers de la surface de la Terre. Il leur faut un appui
économique et technique qui les encouragera à
adopter des pratiques agricoles autosuffisantes, qui exigent
moins
de produits intermédiaires et moins d'énergie. Les
femmes, qui jouent un rôle majeur dans ce secteur, devraient
avoir accès à la propriété et à
l'utilisation des terres, au crédit et aux techniques
agricoles.


Chapitre 33
RESSOURCES FINANCIÈRES :
Pour assurer la croissance économique durable des pays en
développement, en particulier ceux dont l'économie a
atteint l'étape de transition, il faut qu'ils aient
accès aux marchés et à la libre circulation
des marchandises.
Chapitre 34
TRANSFERTS DE TECHNOLOGIE :
Les connaissances scientifiques peuvent aider
à prévenir les pénuries d'énergie,
d'eau et de ressources non renouvelables. Les pays en
développement doivent avoir accès à
l'écotechnologie grâce à un réseau
international de laboratoires.
Chapitre 35
La SCIENCE au secours du développement durable :
Face aux risques de dégradation irréversible qui
menacent notre environnement naturel, nous devons approfondir
notre connaissance des systèmes écologiques et
favoriser l'intégration des sciences naturelles et sociales
et de l'ingénierie.
Chapitre 36
ÉDUCATION et SENSIBILISATION DU PUBLIC : Le
développement durable repose sur la sensibilisation
à l'environnement et aux questions éthiques, sur les
valeurs, les attitudes et comportements qui sont transmis par
l'éducation. Au bout du compte, le développement
durable concerne tout le monde; c'est pourquoi il faut
étendre l'accès à l'éducation à
tous les enfants, et c'est aussi pourquoi il faut éliminer
l'analphabétisme chez les adultes.
Chapitre 37
Les CONDITIONS PROPICES AU DÉVELOPPEMENT DURABLE :
Tous les pays ont besoin de renforcer leurs capacités
nationales en matière de développement durable. En
particulier, les pays en développement doivent se doter des
ressources qui leur permettront de mettre en oeuvre les
recommandations d'Action 21 ; ils y parviendront avec l'aide des
agences des Nations Unies et des pays industrialisés et en
s'endraidant.
Chapitre 38
Un MÉCANISME INSTITUTIONNEL INTERNATIONAL : Il
incombe principalement aux agences des Nations Unies de veiller
à l'exécution des prescriptions
énoncées dans Action 21. Les participants
recommandent que l'ONU crée une commission de haut niveau
sur le développement durable, qui s'appuierait sur
l'expertise des agences de l'ONU, des organisations
financières internationales, des ONG, du milieu des
affaires, de l'industrie et de la communauté
scientifique.
Chapitre 39
LE DROIT ET LES NORMES : Il est essentiel que tous les
pays et tous les secteurs de la société nationale
participent à la négociation d'accords
internationaux pour mettre en place des normes internationales
efficaces pour
protéger l'environnement.
Chapitre 40
PARTAGE DE L'INFORMATION : Pour que les décisions
en faveur du développement durable puissent reposer sur des
données sûres, il faut améliorer la
qualité de ces dernières et en faciliter la
transmission (accessibilité et disponibilité) entre
les pays en développement et les pays
industrialisés.