Projet de conservation
d'un parc national du Senegal
Par Priscilla Gareau, Environnement Jeunesse
Le Sahel regroupe les pays d'Afrique situés dans la zone de
transition entre le désert du Sahara et la région
tropicale. Les problèmes majeurs de développement de
ces pays sont la sécheresse et la désertification
qui amènent la sous-alimentation et la pauvreté des
populations. Le Sénégal étant situé
dans la zone sahélienne, il est confronté à
de graves problèmes de désertification.
Depuis 1994, l'UICN collabore avec la communauté
internationale, le gouvernement et certaines populations locales
sénégalaises sur un projet de conservation d'un Parc
national du Sénégal. Le parc national de Djoudj
recèle d'innombrables ressources naturelles et accueille
une grande diversité d'espèces notamment des oiseaux
migrateurs d'Europe.
Le problème de conservation du parc provenait d'un manque
de contrôle sur les ressources car la population locale,
vivant en périphérie y venait se ravitailler en
ressources. Cette difficulté résultait de
l'infertilité des terres agricoles qui amenait une
pénurie de ressources pour cette population
sénégalaise. Ainsi, les populations locales,
manquant de nourriture et de ressources nécessaires
à leur survie, allaient pêcher et chercher du bois
dans le parc malgré l'interdiction de l'Etat.
Au centre de ce projet de conservation, l'UICN tente de concilier
les différents besoins des communautés
internationales, nationales et locales. Aux yeux de la
communauté internationale, il est important de conserver ce
parc car il accueille une grande diversité d'oiseaux dont
plusieurs espèces migratrices d'Europe.
L'intérêt du gouvernement sénégalais
est de rendre autosuffisante les populations locales entourant le
parc national, alors que celui des populations locales est de
subvenir à leurs besoins quotidiens.
Afin de trouver une solution aux différents besoins des
communautés face aux ressources naturelles, l'UICN a servi
d'intermédiaire entre les représentants
internationaux, nationaux et locaux afin de trouver un terrain
d'entente. M. Abdoulaye Ndiaye, représentant de l'UICN au
Sénégal, précise que les solutions
trouvées et les recommandations pour la préservation
du parc proviennent autant des intérêts des
intervenants locaux et gouvernementaux, qu'internationaux.
De ce processus de consultation entre les groupes locaux,
nationaux et internationaux trois grandes conclusions sont
apparues. Premièrement, il faut préserver un
échantillon du Parc pour protéger la
diversité biologique. Deuxièmement, des
études scientifiques doivent être menées afin
de mieux comprendre le fonctionnement de cet
écosystème et les aspects socio-économiques
(comment ces ressources sont utilisées par les populations
locales). Troisièmement, il faut promouvoir l'implication
de la population locale dans la gestion du parc ce qui leur
permettrait d'avoir accès au parc et de devenir
autosuffisant.
Aujourd'hui, grâce à ce projet, la population locale
peut bénéficer des ressources du Parc. Suite aux
études scientifiques réalisées depuis 1995,
des quotas concernant les ressources halieutiques et
forestières ont été calculés afin de
subvenir aux besoins de la population locale vivant en
périphérie, ainsi qu'aux espèces fauniques
vivant dans le parc. De plus, la population locale participe
directement à la gestion du parc par la vente d'objets
artisanals. L'aspect participatif de la population locale dans ce
projet de protection des ressources naturelles représente
bien la nouvelle approche qu'utilise la plupart des projets de
coopération internationale depuis ces dernières
années.