La plus grande force de malheur dans notre société de ces jours est sans doute l'obsession du monde avec l'Internet. Au moins, c'est ce que je pense. Partout, les personnes se trébuchent pour parler du miracle qui s'allume devant leurs yeux. Je ne peux qu'imaginer ce qui se passe dans la salle de bain des hommes, où tous les technomanes comparent la grandeur de leurs disques durs. Mais malgré tous les éloges et les prétentions que l'internet est l'autoroute vers le paradis, je ne suis pas convaincu.
Avant de continuer, je me sens obligé d'expliquer pourquoi je publie un article contre l'Internet sur l'internet. Oui, c'est hypocrite et non, ça ne fait pas de sens. Il se peut fort bien que mes racines catholiques me forcent subconsciemment à tenter de convertir tous les internetomanes. Il se peut aussi que j'ai simplement pitié pour tous les élèves qui se branchent seulement parce que c'est obligatoire à l'école ( honnêtement, cette dernière raison, malheureusement, est la mienne. Cette complainte, par un coup horrible du destin, fait partie de mon emploi).
Tout argument qui défend les caractéristiques miraculeuses de cette technologie ne réussit pas à me convaincre. Comme tout le monde, j'apprécie la technologie qui rend ma vie plus facile, agréable, intéressant, ou enrichissant. Toute fois, je ne crois pas que l'internet m'offre ces bénéfices.
Je dois identifier l'argument le plus décevant qu'utilisent les défendeurs du réseau: que l'Internet est la clé à l'information gratuite pour tout le monde. Je m'excuse, mais la dernière fois que j'ai vérifié il n'y avait rien de gratuit dans toute l'affaire. L'accès à l'internet, comme n'importe quel outil de communication, est un service offert par un nombre limité de compagnies. Celles-ci facturent relativement au nombre d'heures que l'on gaspille à adorer cette magnifique invention. Et évidemment, seulement ceux et celles d'entre nous qui ont trois mille dollars à jeter pour acheter un ordinateur peuvent y avoir accès. Plus que n'importe quelle technologie du passé, l'internet est accessible seulement à la haute société, ce qui rend l'argument de «l'information gratuite » difficile à défendre.
L'idée que le futur de l'éducation impliquera des liens entre les ordinateurs à la maison et à l'école qui permettront la communication prof-élève via l'internet est ridicule. Quel génie! L'aspect de l'école qui attire le plus les élèves est l'opportunité d'interagir avec d'autres jeunes. Intérroge n'importe quel élève normal sur ce qu'il ou elle apprécie le plus de l'expérience scolaire. La liste de réponses inclura sans doute les ami(e)s, l'éducation physique, les cours d'art visuel, les clubs et équipes sportives, les cours de conduite, ou d'autres aspects de la vie étudiante qui ne pourront jamais être livrés, en-directe, via l'internet. C'est évident qu'un dépouillement de tous les aspects humains à l'école et la création d'une journée scolaire remplie de faits secs et ennuyants créera une vague d'intérêt parmi les élèves des quatre coins du globe (je sais que j'ai l'intention de me joindre à cette vague après mon prochain rendez-vous avec Brad Pitt).
Le seul argument positif que j'ai entendu en faveur de l'internet est que l'internet éliminera les longues visites à la bibliothèque pour faire de la recherche. L'idée stipule que, avec des millions d'articles sur des sujets comme la population des escargots marocains ou l'histoire des betteraves, la recherche du futur s'agira de recherches effectuées à partir de l'ordinateur dans ton salon. Mais même cet argument est erroné puisque l'information affichée sur l'autoroute de l'information n'a aucune preuve de fiabilité. N'importe quel imbécile avec la moitié d'une cervelle et un ordinateur peut écrire n'importe quoi sur l'internet.
Attendez. N'importe quel imbécile avec la moitié d'une cervelle et un ordinateur peut écrire n'importe quoi sur l'internet. C'est peut-être le point, après tout.