SANS TOIT NI VOIX

PAR RUBIA DE AVILA

Les jeunes de la rue, qui sont-ils pour toi? Sont-ils membres de la communautÈ ou un problËme parmi tant d'autres? Les jeunes de la rue ont-ils vraiment choisi ce mode de vie?

&laqno;Je n'avais pas d'autres choix que de vivre dans la rueª, dit Carlos Fernandes. Carlos a 16 ans. Il vient d'une famille pauvre du GuatÈmala et est arrivÈ ici il y a un an. De peine et de misËre, sa famille a trouvÈ les fonds pour lui achter un billet d'avion pour le Canada. Ses parents l'ont envoyÈ au Canada dans l'espoir de lui donner un avenir meilleur. En envoyant leur fils dans son pays de rÍve, ils espÈraient aussi qu'un jour il puisse les aider au plan financier.

Mais la vie de Carlos au Canada a pris un tournant qu'ignoraient ses parents. Carlos ne connaissait personne ý Toronto ne parlait pas l'anglais. Ses chances de succËs Ètaient minces. Carlos s'est donc ramassÈ avec d'autres jeunes qui, comme lui, avaient quittÈ leur famille.

&laqno;Je dÈtestais la vie dans les abris. Je sentais qu'on me surveillait constammentª. Des amis de mauvaise influence lui ont appris la vie de criminel. ¿ ce moment, comme il n'aimait pas la vie d'un abri ý l'autre, il s'est rÈsignÈ ý vivre dans la rue, lý où cohabitent libertÈ, esclavage et dÈpendance aux drogues. Carlos (Carlitos de son nom prÈcÈdent) aimait bien ce genre de vie. Ses amis lui promettaient solennellement de toujours Ítre ý ses cÙtÈs.

Aujourd'hui, il n'y croit plus. Gr‚ce ý Susana Domingues, un ancien professeur d'espagnol et conseiller dans la rÈgion de Toronto, la vie de Carlos un pris un nouveau tournant.

Bien des jeunes de la rue connaissent l'histoire de Carlos, mais quiconque n'a pas vÈcu ces Èpreuves peut juger facilement Carlos et les autres jeunes qui, comme lui, deviennent aux yeux de la sociÈtÈ des paresseux. Afin d'aider ceux qui ne connaissent pas les jeunes de la rue mais qui veulent les connaÓtre, le directeur gÈnÈral de Pueblito Canada, David Morley, partage sa connaissance du monde des jeunes dÈfavorisÈs. Morley croit que les jeunes ne choisissent pas toujours de vivre dans la rue; il s'agit parfois de la seule porte de sortie d'un environnement malsain. En revanche, d'autres en quÍte de libertÈ rÍve de la rue comme du paradis.


Pueblito Canada aide les jeunes victimes d'agressions mentales et physiques, ceux qui ne voient que la rue pour s'en sortir.
&laqno;Je ne crois pas que les jeunes aiment vraiment vivre dans la rue. S'ils le font, c'est parce qu'ils y voient un espoir de libertȪ, affirme Morley. &laqno;Les adolescents dÈtestent les rËglements. Ils prÈfËrent plutÙt s'imaginer libres et mûrs.ª &laqno;De nombreux jeunes refusent de vivre dans les abris pour justement Ítre ý l'abri des rËglementsª selon Fernandes. Pour Morley, tous les jeunes ne refusent d'Ítre guidÈs par des rËglements. Certains se retrouvent lý où ils sont tout simplement parce qu'ils ont perdu confiance en eux-mÍmes et qu'ils n'ont aucun espoir de rÈussite.

Pueblito Canada est l'un des nombreux organismes canadiens qui appuie par son travail acharnÈ des jeunes en difficultÈ en AmÈrique latine. Le prÈsident de Pueblito Canada, Ron Walkers est toujours essentiel : &laqno;En 1995, Pueblito cÈlÈbrait sa vingt et uniËme annÈe de collaboration avec les organismes communautaires de l'AmÈrique latine. Notre but ý tous : donner aux enfants l'espoir d'un avenir meilleur. Lorsque j'analyse les changements et la croissance des vingt derniËres annÈes, je ne peux m'empÍcher de penser ý nos Ètats financiers.

En 1974 le total de nos revenus Ètait de 13 268 $. En 1995, Pueblito a amassÈ 1 493 594 $ pour aider les enfants de l'AmÈrique centrale. Cette croissance se traduit par une meilleure qualitÈ de vie pour des milliers d'enfants. L'apprentissage et la comprÈhension ont accompagnÈ cette croissance. Notre partenaire nous ont montrÈ combien notre monde est petit en rÈalitÈ et ý quel point l'Èquilibre entre le progrËs et la viabilitÈ est fragile. Nous avons appris ý confronter les forces qui perpÈtuent la pauvretÈ et les abus. Nous avons aussi appris ý Èduquer les Canadiens au sujet de leurs responsabilitÈs dans le village planÈtaireª.

David Morley a entendu parler des jeunes de la rue alors qu'il travaillait avec des organisations d'AmÈrique latine et lors d'Èvenements qui ont eu lieu dans cette rÈgion du globe : &laqno;O Movimento nacional De Meninos e Meninas De Ruaª. Cet ÈvÈnement a eu lieu ý Brasilia, la capitale du BrÈsil. Le Movimento Nacional de meninos e meninas de rua est une organisation non gouvernementale bien connue dans ce pays, fondÈe en 1985. Elle est formÈe de bÈnÈvoles de partout en AmÈrique latine. Son but est d'aider les jeunes de la rue sur ce continent ý partir du bon pied en obtenant une Èducation et en Ètant vÍtus et nourris convenablement.

Pueblito Canada a aussi travaillÈ fort en collaboration avec d'autres organisations multiculturels pour venir en aide au Movimento nacional de meninos e meninas de rua. Pueblito Canada a aidÈ de nombreux pays ý construire des maisons pour les sans-abris, notamment le Mexique, le Nicaragua, El Salvador, le Guatemala et la RÈpublique dominicaine. &laqno;Pour changer la vie des enfants et des communautÈs, il faut du temps; il n'y a pas de solution rapide. Il faut un engagement solide, du travail acharnÈ et la capacitÈ de surmonter les obstaclesª.

&laqno;Nous sommes fiers de nos partenaires et nous comptons chanceux de pouvoir tisser des liens entre les Canadiens et les gens de l'AmÈrique latine. Les partenariats donnent de l'espoirª, selon Morley.

Avant que vous ne critiquiez un jeune de la rue, pensez un moment aux raisons pour lesquelles il s'y trouve. Une telle critique ne donne rien de bon; il faut plutÙt s'Èduquer pour comprendre ce que les autres ressentent!

Pour obtenir des renseignements, clique ici :
Kids helping kids
Street Kids
Kids Help Line