Earth+5 / Terre+5

Les ONG canadiennes de l'environnement : gênées de se présenter à l'AGNU

Les désillusions avec les Nations Unies et le gouvernement abondent.

Par Ron Duerksen

Beaucoup d'organisations non gouvernementales de l'environnement (ONGE) au niveau internationale assisteront à l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU). Cependant, beaucoup d'ONGE importantes seront visiblement absentes tandis que d'autres n'hésiteront pas à exprimer leur déceptions.

Le but de ces rencontres d'une semaine est d'évaluer le progrès du gouvernement face aux buts fixés par les dirigeants du monde au Sommet de la Terre (Rio de Janeiro, 1992). Plusieurs réunions ont précédé l'Assemblée de New York, y compris une rencontre Rio+5 du Conseil de la Terre au mois de mars 1997 ainsi que des rencontres préliminaires de l'AGNU. Lors de ces rencontres, les questions ont été mises au point. On s'attend à ce que les dirigeants signent de nouveaux documents, à ce qu'ils fassent de nouvelles promesses et à ce qu'ils expliquent pourquoi les promesses d'hier n'ont pas été respectées.

Beaucoup d'ONGE du Canada sont sceptiques : "L'ONU s'est donné une mauvaise réputation à cause de son incapacité de prendre des décisions et de faire avancer les plans d'action," dit Jim Fulton, directeur général de la fondation David Suzuki du Canada. "En raison de la violation flagrante de tout ce le gouvernement a signé à Rio [Sommet de la Terre, 1992], les ONG seront malheureusement absentes pour les réunions [de l'AGNU] à New York la semaine prochaine."

Fulton a cité des exemples de violations, y compris un traité signé par le Canada. Ce traité promettait qu'en 1997, le taux d'émissions de 1992 serait réduit de 10%. Nous sommes actuellemente 10% au-dessus du taux de 1992. Les autres ONG ne peuvent y être présentes parce que le gouvernement a coupé leur subventions.

Lorsqu'on demande pourquoi le gouvernement ne fait pas sa part, on nous dit que pour le gouvernement canadien, l'unité nationale, la réduction du déficit et les accords commercials sont plus importants. "Les entreprises sont les premières sur la liste," soutient Fulton, "la paix ne règnent pas entre les ONG et le monde des affaires. Il y 3000 groupes de pressions [au Canada]. La proportion est de 10 groupes pour un député. Notre pays joue sur l'air d'un gros capital, ce qui vient avec la mondialisation. Il est important de s'apercevoir que la même situation se produit à l'ONU"

Fulton estime que les ONG ont tenté de montrer l'urgence de la restructuration des procédures des Nations Unies afin de permettre des résultats concrets, mais on n'a pas répondu aux demandes.

En dépis du manque de confiance et de subventions pour assister aux réunions, plusieurs ONGE importantes du Canada y assisteront. Elizabeth May, directrice générale du Sierra Club du Canada croit que les ONGE devraient en profiter pour interconnecter et pour se regrouper. " [Les ONGE] veulent s'assurer que le gouvernement ne s'en sortira pas avec des promesses vides. Nous sommes la seule voix qui essaie constamment de s'engager et de faire du progrès." Elle estime que ceci est encore plus important maintenant en raison du manque de processus politiques et de l'attention des médias.

Brian Sarwer-Former, étudiant diplômé de l'Université de Montréal suit les ONG du Canada et est d'accord : " Les ONG jouent un rôle important dans le lobbying, elles poussent le gouvernement à aller plus loin, produisent des bulletins sur la performance du gouvernement et les publient. C'est elles qui s'assurent qu'on n'ignorent pas certains problèmes.

 

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© 1997 - TG Magazine / The Students Commission
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