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Les choses qui
te font dire HMMM....
un compte rendu légerement déformé de
la sécurité à l'ONU
Par Ron Duerksen
Étant donné
le nombre incroyable de personnes puissantes qui
assistaient, cette semaine, au Sommet de la Terre +5 au
siège social de l'ONU à New York, tu
t'imagines qu'on emploierait un maximum de
sécurité et de surveillance. En raison de la
liste de délégués et de
conférenciers distingués allant de princes de
petites îles avec de longs noms, au président
Bill Clinton, au Premier ministre Jean Chrétien, il y
avait en effet beaucoup de gardes de sécurité
de l'ONU et toute une armée de policiers de New York.
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Il y avait des uniformes bleues et noires qui
envahissaient les entrées et les
toits.
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On bloquait de1 à 4 pâtés de la rue 1st
, selon le degré d'importance (disons que pour le
Premier ministre Jean Chrétien, on a bloqué
1-2 pâtés, pour le président de
l'Argentine, 0 et pour le président Clinton 4, en
plus d'une armée de média.) Mais, cette
présence propose-t-elle forme ou fonction ?
Examinons les preuves.
Jour 1 :
Mon premier jour à l'ONU. Je décide
d'assister à la session
plénière d'ouverture. J'amène
ma caméra, après tout, je suis un
photographe. On me demande aussitôt de
quitter à la grille d'entrée. Pas de
problème. Je me dirige à
l'extérieur des portes du bâtiment et
je demande à deux gardes si je me dirige
dans la bonne direction. Certainement. J'arrive
à l'entrée de devant et tout ce que
je trouve est un bureau abandonné. Je
retourne à la porte du bâtiment. Les
gardes m'assurent que je peux laisser ma
caméra à la grille d'entrée...
À mon tour je l'assure que je ne laisserais
pas 2000 $ d'équipement sans avoir un fusil
et un agent tout près (après tout
nous sommes dans la ville de New York). Il essaie
encore de m'assurer après avoir
appelé l'agent de la grille d'entrée-
apparamment le garde de la grille d'entrée
venait "tout juste de prendre une pause". HMMM....
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Jour 2 :
Je décide qu'il est temps de faire parler
les gardes. On me met presqu'en état
d'arrestation pour avoir pointer mon enregistreuse
à un officier. La réponse officielle
était : "Nous n'avons pas le droit de faire
des commentaires au sujet de la
sécurité."
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Évidemment on me dit ça après que nous
avions discuté librement pendant quelques minutes au
sujet de la sécurité en l'absence de mon
enregistreuse mortelle. HMMM....
Jour 3 :
Bureau de sécurité de l'ONU-- Il est temps
d'aller voir les gros patrons. Le chef de la
sécurité, M.Macahn ne veut pas faire de
commentaires. Il me réfère à M. Samir
Sanbar, l'assistant secrétaire-général
pour l'information publique. Il semblerait que le Chef de la
sécurité ne dirige pas vraiment la
sécurité. Il m'assure que je n'obtiendrai pas
de permission pour des commentaires sur la
sécurité, mais que je devrais essayer. HMMM...
Mr.Sanbar est au 10e étage; il doit être
important donc je vais m'essayer. Il n'est pas là.
Jour 4 :
Information publique, ONU -- Maintenant que je suis au 10e
étage je vais peut-être obtenir des
réponses. Après une courte attente et une
courte introduction de la part du gentil assistant, un homme
souriant avec un bel accent inconnu m'accueille et me
demande : "Qu'est-ce que je peux faire pour vous M.
Duerksen?" J'ai pensé lui mentionner que j'avais mal
au dos et que j'avais oublié mon argent pour mon
dîner mais je ne crois que c'est ça qu'il
voulait dire. Au lieu, je lui ai demandé s'il pouvait
retirer le voeu du silence et la muselière qui
empêche les gardes de parler. "Libérez les
esclaves du silence!" lui ai-je dis. "Laissez-les parler!
N'y a-t-il pas de liberté de la parole à
l'ONU?!" M. Sanbar se retourna pour répondre au
téléphone.
Après quelques longues minutes à parler
avec l'assistant (j'ai tout de même découvert
que Winnie de Pooh va jouer au théâtre de l'ONU
-- l'ONU a un théâtre?....) M.Sanbar accroche
le téléphone et se retourne vers moi :
"Pardonnez-moi, vous disiez?" HMMM....
Nous avons jasé de la sécurité
pendant quelques minutes. Il me raconte qu'une fois un chef
d'état très important était le
conférencier principale à une
conférence récente de l'ONU et qu'il
était arrivé en retard. "Les gardes ont dis
à l'homme qu'il y avait un évènement
important qui se déroulait et que sous aucun
prétexte le laisserait-on entrer, du moins
jusqu'à ce soit terminé. Le
conférencier leur a avertit que si on ne le laissait
pas entrer, il n'y en aurait pas d'évènement."
Sanbar dit que la sécurté exige beaucoup de
communication et de délégation de tâches
entre les unités. Il me renseigne que même s'il
n'est pas la personne à qui il devrait parler, que je
devrais interviewer M.Machan parce qu'il est le Chef de la
sécurité. HMMM....
Jour 5 :
Le grand jour. L'ONU bourdonne d'activités. Des gens
étranges avec des écouteurs et les lunettes
fûmées rôdent autour du bâtiment de
l'ONU. Le président Bill Clinton vient cette
après-midi. Le montant de sécurité
double pour cet étudiant de classe moyenne d'Arkansas
d'autrefois. On a bloqué quatre pâtés au
public sur la rue 1st et les personnes s'étirent le
cou pour tenter de voir qui sera la personne
célèbre du jour. Je cours au 2e étage
pour aller chercher ma passe pour le kiosque de presse (le
kiosque ressemble aux loges pour l'opéra mais sans
rideaux ni sièges coussinés). Le garde me dit
que je ne peux entrer sans mon laisser-passer pour aller
chercher mon laisser-passer??? Je l'assure que je vais avoir
un laisser-passer pour entrer, une fois que j'entre pour
aller chercher mon laisser-passer. Ma
sincérité le convainc. J'entre sans ma
caméra parce que je ne suis pas sensé
être "là" donc ma caméra devrait au
moins rester "ici". On punit ma caméra; j'entre. Ma
très estimé collègue (Megan tu es la
meilleure) réussi à convaincre les personnes
des laisser-passer que si "les seules jeunes journalistes
canadiens qui font un compte rendu de la visite de Clinton"
n'ont pas le droit d'avoir un kiosque média,
ça va regarder mal lorsque nous allons écrire
nos articles sur qu'est-ce que nous n'avons pas vu au Sommet
de la Terre +5.
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Pendant que nous attendons, je jase avec une
guide touristique de l'ONU. Elle me dit que les
menaces les plus sérieuses faites à
la sécurité de l'ONU dans les deux
dernières années ont
été une personne qui avait l'air
étrange pendant un des ses tours et un gars
qui sautait par-dessus les câbles (les
câbles épais en velours retenus par
des piédestal en laiton dans les banques et
les musées avec lesquels les enfants aiment
jouer). Elle m'assure que la sécurité
est très efficace. Chaque personne qui entre
dans le bâtiment doit être inscrite et
doit avoir un numéro. Si quelqu'un semble
être perdu ou confus, on les questionne
immédiatement...
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Je me demande pourquoi on ne m'a pas questionné
puisque j'ai passé une grande partie de mon temps
à l'ONU perdu et confus. HMMM...
Cinq minutes plus tard, nous avons une vue spectaculaire
de Clinton. On me réunit avec ma caméra. Du
kiosque j'aperçois les gardes de corps de Clinton qui
se tiennent près de lui pendant son discours et je me
demande qu'est-ce qu'il arriverait si je sortais mon fusil
à l'eau? Je prends une photo au lieu.
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