Poème (avant-propos)
Nous sommes des jeunes pris en charge et ceci est une partie de notre histoire
Certains diraient que c’est notre “#Trajectoire”
Nous savons qu’il y a certaines politiques déjà en existence
Mais elles demeurent incohérentes d’expérience
Ce sont des enfants de tout âge que nous représentons
Afin de réaliser du #Changementfondamental c’est notre voix que nous utilisons
SVP montrez-moi que je vaux plus qu’une sourire temporaire
Rappelez-moi que je suis important(e) et méritoire
Notre fardeau émotionnel vient peut-être avec nous mais ne nous abandonnez pas
Il nous faudra du temps pour nous ouvrir et pour vous faire confiance
Comme tout être humain, nous nous trompons
Mais SVP regardez au-delà de notre comportement
Nous savons que ce n’est pas simple, ce que vous faites
Mais sachez qu’il y a du support offert là où vous êtes
Nous traverserons des périodes difficiles et nous serons peut-être en désaccord
Mais SVP gardez en tête les effets négatifs que des moyens de contention ont sur moi
D’abord la communication, les organismes de l’application de la loi en dernier
Nous ne sommes vraiment pas des criminels, nous devions simplement grandir vite pour de vrai
L’accessibilité est au-delà de ce que vous voyez
Parfois il s’agit d’accepter notre individualité
SVP mettez en œuvre une structure mais incluez-nous dans le plan
Si vous vous ouvrez à la flexibilité nous serons vos plus grands fans
Donc, si vous nous écoutez et que vous êtes toujours ambivalent
Lisez entre les lignes, ce n’est que du bon sens !
Sommaire exécutif
Notre message
- Les enfants et les jeunes sont soutenus afin de développer des compétences et ont accès aux ressources nécessaires à une vie indépendante et à une maturation vers l’âge adulte.
- Les enfants et les jeunes sont soutenus afin de développer des relations de com-munauté significatives.
- Nous sommes tous uniques et différents et nous devrions être reconnus et traités comme personnes dans tout aspect de nos vies.
Pendant ces derniers 6 mois, nous avons exploré trois thèmes clés : la qualité des soins, la continuité des services et la voix des jeunes. Notre contribution à ces thèmes s’organise en six domaines clés.
Nos domaines
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La voix, les droits et la communication: En tout ce qui leur concerne, les jeunes ont une voix. Les droits des jeunes de-vraient être respectés et renforcés par ceux qui prennent soin d’eux. Les fournis-seurs de service doivent soutenir cette voix, et ils devraient être évalués et faire l’objet d’un examen périodique afin d’assurer la disponibilité du support et des occasions nécessaires pour l’épanouissement des jeunes. Dans tout contexte, les enfants et les jeunes ont une voix qui doit être respectée et entendue. La com-munication est essentielle et obligatoire lorsqu’il s’agit d’interagir avec les en-fants et les jeunes, particulièrement dans le contexte du système de prise en charge institutionnel.
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Les foyers et la continuité des services: Il est important d’identifier les critères nécessaires à l’épanouissement des jeunes. Plusieurs facteurs qui sont essentiels au succès des enfants et des jeunes pris en charge sont aussi interdépendants ; donc, les agences et les organismes doivent avoir intégré une approche multidisciplinaire lorsqu’il s’agit de la prise en charge des enfants et des jeunes. La continuité des services est nécessaire pour assurer le succès des enfants et des jeunes.
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Les parcours et l'accomplissement individuels: Il faut accepter la diversité plutôt que d’adopter une approche unique pour tous. Nous voulons nous assurer que la diversité des enfants et des jeunes est prise en compte lorsqu’on leur apporte de l’aide à prospérer. Le système devrait être configuré davantage afin de répondre aux besoins de chaque enfant et de chaque jeune. Les enfants et les jeunes devraient être encouragés à prendre leurs propres décisions et ces décisions devraient être respectées.
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L'appartenance, les relations et les environnements accueillants: Il faut promouvoir le maintien des relations stables avec toutes les personnes impliquées dans la vie de l’enfant ou du jeune, particulièrement dans le cas des relations initiées par l’enfant ou le jeune. Il faut construire des environnements qui sont sûrs, accueillants et confortables.
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L'identité et les soins adaptés à la culture: La culture est essentielle à une personne et à son mode de vie ; la culture d’une personne contribue directement à son identité. Un manque de soins adaptés à la culture ou de connaissances culturelles peut mener aux problèmes d’identité et à un manque d’estime de soi. L’existence des soins adaptés à la culture est un composant essentiel à l’assurance d’une prise en charge des enfants et des jeunes de haute qualité. Les enfants et les jeunes doivent être à l’aise d’exprimer et d’incarner librement la culture à laquelle ils s’identifient. Les fournisseurs de service doivent participer à un programme de formation approprié à la culture. Mais surtout, les enfants et les jeunes doivent recevoir du support et des res-sources dont ils ont besoin afin de maintenir et de soigner des relations avec leurs communautés culturelles. Il faut leur présenter les occasions pour appro-fondir leur sens de communauté, de culture et d’identité personnelle par le biais des relations durables.
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Les fournisseurs de service et le personnel soignant: Les fournisseurs de service et le personnel soignant sont le plus en contact avec les populations les plus vulnérables des enfants et des jeunes. Il est essentiel d’assurer que ces personnes effectuent leur travail correctement. Il faut mettre en place des exigences en matière de formation et d’expérience plus strictes pour ceux qui travaillent avec des enfants et des jeunes. Afin de bien prendre soin des enfants et des jeunes et d’éviter des dommages éventuels, les fournis-seurs de service et le personnel soignant doivent être bien qualifiés et doivent s’imposer les normes de service les plus strictes. Il est essentiel d’entretenir des relations positives entre les fournisseurs de service et les enfants et les jeunes afin d’assurer une expérience positive du point de vue de ces derniers de la prise en charge.
Un thème qui revenait partout dans nos discussions était le besoin de responsabilité, quel que soit le domaine. Nos partenaires au Ministère des services à l’enfance et à la jeunesse (MSEJ) ont été souvent surpris de découvrir que des politiques existantes ne sont pas respectées. Nous voulons, donc, nous assurer que tous savent en quoi la responsabilité nous est importante.
La responsabilité: Elle transforme les idées exprimées par des mots sur du papier en actions. La responsabilité demande:
- Que les fournisseurs de service soient formés de manière correcte et extensive. Puisqu’ils travaillent avec des populations qui sont parmi les plus vulnérables, ils doivent respecter les normes professionnelles les plus strictes.
- Que les services soient comparables à travers l’Ontario et les secteurs impliqués. Cela comprend les ministères et les agences qui soutiennent les jeunes placés en institutions de soin.
- Que les jeunes aient le droit de donner leur avis et de dire un mot relativement aux décisions qui ont une incidence sur leur vie ; cette voix doit être respectée et doit exercer une influence sur des parties prenantes à tout niveau de politiques, de régulations et de processus de décisions.
- Que le gouvernement soit vigilant en ce qui concerne la surveillance de la mise en œuvre des politiques et des processus variés qui visent à protéger et à soigner les enfants et les jeunes ; et que le gouvernement évalue et réévalue le progrès et l’impact de ces politiques et ces processus par l’emploi de divers mécanismes de feedback qui ramassent les avis des jeunes.
- Que de nouvelles politiques, ainsi que celles déjà en existence, soient mises en œuvre correctement, et que les fournisseurs de service subissent des consé-quences s’ils ne suivent pas correctement ces politiques.
- Qu’il existe des rapports au public et de la transparence. Cela signifie qu’il n’y a rien qui n’est pas signalé.
Informations de base
Le panel de jeunesse des services en milieu résidentiel (le Panel) est compris de 12 jeunes de partout en Ontario qui ont entre 18 et 25 ans ayant de l’expérience avec le système de services en milieu résidentiel. Nous nous rencontrons une fois par mois depuis le mois de décembre 2016 afin de donner nos avis au Ministère des services à l’enfance et à la jeunesse (MSEJ) tandis que le MSEJ élabore le plan directeur d’améliorer les services en milieu résidentiel en Ontario. Le plan directeur résume la direction que prendra le MSEJ dans un processus à long terme ayant pour but de réformer le système de services en milieu résidentiel. Notre objectif principal est d’effectuer, par le biais de notre contribution, du #Changementfondamental pour les jeunes pris en charge par une société d’aide à l’enfance, pour les jeunes qui se trouvent dans des unités de santé mentale ou dans les établissements de justice pour la jeunesse, ainsi que pour ceux qui ont des besoins particuliers et complexes. Nous reconnaissons le besoin d’établir et de maintenir le contact avec des jeunes résidant dans des établissements de justice pour la jeunesse afin d’assurer que leurs voix sont bien entendues.
Une équipe comprise d’alliés adultes, d’amplificateurs de la jeunesse et d’un conseiller professionnel soutient le Panel. Plusieurs organisations soutiennent le Panel aussi, notamment: le bureau de l’intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes (BIPFEJ), le MSEJ, la commission des étudiants (CE), Three Things Consulting et Bartemias.
Tout au long de ce processus, nous avons beaucoup appris au niveau personnel aussi bien qu’au niveau collectif. Le Panel a facilité des relations durables grâce aux histoires et aux expériences partagées, et par notre vision unifiée de créer un meilleur système. Notre travail en servant sur le Panel nous a offert l’occasion de travailler à côté du personnel au MSEJ, ce qui nous a également permis de développer des relations personnelles avec ces individus. Plusieurs membres du Panel constatent que notre perception et notre opinion du ministère ont changé de manière positive du fait de ce processus. Puisqu’il faut nourrir ce sentiment, nous voulons donc nous assurer que nos observations sont reflétées dans le plan directeur.
En tant que membres du Panel nous avons contribué nos expériences, notre savoir-faire, nos connaissances et nos compétences individuels à l’élaboration du plan directeur. Nous sommes passionnés du #Changementfondamental car chacun d’entre nous a éprouvé des difficultés profondes à l’intérieur d’un système conçu pour nous protéger. Nous sommes résolus à assurer un meilleur système pour les prochaines générations de jeunes. Ce document représente notre contribution au plan directeur.
Notre processus
Afin de mener à bien notre processus de panel, il fallait d’abord établir une communauté fondée sur des principes de confiance et d’acceptation où tous les membres se sentaient en sécurité pendant le partage des expériences uniques qu’ils avaient vécues et des perspectives précieuses qu’ils en avaient gagnées. Nous avons passé du temps à nous engager lors des activités de création d’esprit communautaire, des cérémonies et des repas partagés pour instaurer la confiance et établir des relations entre nous-mêmes. C’est cette importance accordée à l’établissement des relations positives entre nous-mêmes et avec les alliés adultes des organismes impliqués qui nous a permis de travailler ensemble de manière efficace. Nous sommes d’avis que les fournisseurs de service résidentiel devraient se servir de ce processus de panel comme modèle pour la formation des relations fondées sur des partenariats jeunes-adultes qui mettent l’emphase sur la mutualité.
Notre processus se fondait sur la convention relative aux droits de l’enfant des Nations unies, et plus particulièrement, sur les Articles 4, 12, 17 et 31 (http://www.unicef.ca/sites/default/files/2016-11/crcposterfr_fa.pdf).
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Article 4: Le gouvernement a la responsabilité de s’assurer que tes droits sont respectés. Il doit aider tes parents à protéger tes droits et à créer un environnement qui te permette de grandir et de développer ton potentiel.
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Article 12: Tu as le droit d’exprimer ton opinion, et les adultes doivent t’écouter et prendre au sérieux ce que tu dis.
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Article 17: Tu as le droit de savoir ce qui est important pour ton bien-être. La radio, les journaux, les livres, les ordinateurs, par exemple, doivent te transmettre cette information. Les adultes doivent s’assurer que l’information que tu obtiens n’est pas nuisible, et t’aider à trouver et à comprendre l’information dont tu as be-soin.
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Article 31: Tu as le droit de jouer et de te reposer.
Avec ces articles de la convention en tête, nos réunions pendant la fin de semaine commencent et se terminent par des cérémonies fondées sur la culture autochtone. Nous participons aux activités de création d’esprit communautaire afin de nous reconnecter et de nous rappeler du travail à faire. De temps en temps, nous nous servons de ces activités pour nous redynamiser, car nous passons souvent de très longues journées et le partage de nos expériences risque d’être fatiguant de côté émotionnel.
Notre processus est également centré autour d’un mélange de travail en petits groupes et en grands groupes. Nous faisons appel à une variété de méthodes diverses pour nous exprimer: la parole, l’écriture, l’art visuel, la poésie, et d’autres méthodes créatives.
Jusqu'à présent, nous nous sommes concentrés sur la contribution de nos avis au MSEJ concernant le plan directeur. Nous avons exploré trois thèmes clés: la qualité des soins, la continuité des soins et la voix des jeunes. Notre contribution à ces thèmes s’organise en six domaines clés. Chaque domaine comprend des éléments qui le définissent et qui le décrivent.
Nous avons mené une action d’information à Windsor, où nous sommes entrés en contact avec de jeunes personnes ayant de l’expérience dans le système de services en milieu résidentiel. Nous avons découvert que les défis identifiés lors de nos discussions ressemblaient aux difficultés que ces jeunes éprouvaient. Nous reconnaissons que nous aurions pu réaliser d’autres enquêtes régionales. Nous voulons également réitérer qu’il faut faire plus pour établir et maintenir le contact avec des jeunes résidant dans des établissements de justice pour la jeunesse.
Ce rapport résume notre travail des six derniers mois et nos contributions au plan directeur. Nous espérons que ce rapport communique le travail que nous avons réalisé, et surtout, qu’il signale les changements d’importance cruciale qu’il faut effectuer afin d’améliorer l’expérience des jeunes pris en charge en Ontario. Notre processus passe maintenant à une nouvelle phase: la mise en œuvre. Nous passerons les prochains mois à travailler en équipe avec nos partenaires intergénérationnels afin de définir comment nous allons réaliser du #Changementfondamental dans cette province.
« Être pris en charge, c’est un peu comme être une boîte de Purolator. On t’envoie un peu partout, l’emballage souffre potentiellement des dommages et après 18 ans tu n’as plus d’affranchissement suffisant. À ce moment-là, tu risques d’être coincé là où la boîte a été envoyée. »
Nos domaines
Les domaines ont pour objectif d’identifier les aspects les plus importants pour une bonne qualité de prise en charge selon les membres du panel. Ces six domaines donnent un survol des éléments essentiels qui doivent toujours être présents de manière visible, fiable et constante dans la vie des jeunes qui sont pris en charge. La présence de ces domaines assurera une expérience positive pour ces jeunes. La colonne intitulée « les preuves à chercher » donne des exemples pour chaque élément clé ; ces exemples peuvent servir comme mesures pratiques pour l’évaluation de la qualité des services offerts aux enfants et aux jeunes. Bien que « les preuves à chercher » semblent évidentes et simples, il n’en demeure pas moins qu’elles sont des éléments indispensables à l’épanouissement de toute jeune personne. Ces domaines proviennent des expériences vécues et représentent ce que nous souhaitons avoir eu.
SVP veuillez bien noter que « les preuves à chercher » surlignées en caractères rouge sont des ajouts du groupe de référence constitué d’adultes qui soutient lui aussi le MSEJ. Nous incluons ces ajouts ici, tout en les surlignant, afin de bien différencier notre voix de celle du groupe de référence d’adultes.
La voix, les droits et la communication
L'accès à l’internet et aux technologies
Les preuves à chercher
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les jeunes ont accès aux appareils électroniques et à l’internet selon le niveau de développement là où ils sont disponibles
Notre logique
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cet accès est une nécessité pour la jeunesse de la 21e siècle
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cet accès est essentiel pour présenter des commentaires sur des services rendus et assurer que la voix de la jeunesse est entendue
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les normes de l’internet existent dans tout contexte de prise en charge à l’extérieur du foyer
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l’obtention des commentaires des enfants/des jeunes regardant les placements se fait par des moyens électroniques
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chaque jeune a son budget « appareils électroniques/technologies »
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les enfants/les jeunes reçoivent de l’information concernant l’usage approprié et sûr de la technologie
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la technologie répond aux besoins et aux compétences des jeunes (l’accessibilité)
La voix et le choix menant à l’action
Les preuves à chercher
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les alliés adultes fournissent un environnement sûr et offrent du support pour que les enfants et les jeunes se fassent entendre ; les alliés articulent les soucis des jeunes, ils les documentent et ils assurent qu’une réponse est documentée aussi
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on établit un conseil des jeunes dans chaque structure d’accueil
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à chaque étape, on encourage la communication ouverte avec les jeunes, ainsi que l’expression libre dans leurs propres mots pour les mettre à l’aise
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tout le monde comprend le concept du droit de « participer ou passer » (p.ex., le choix de participer ou non lors des activités culturelles)
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on renforce et encourage l’implication de la jeunesse dans la gouvernance, l’élaboration des règlements et des programmes, etc.
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les fournisseurs de service ramassent de façon régulière des commentaires des enfants et des jeunes pris en charge à l’extérieur du foyer et les fournisseurs agissent selon ces commentaires ; les fournisseurs font attention particulièrement aux voix qui ont été absentes ou marginalisées dans le passé
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après le départ ou la transition d’un jeune d’un contexte de services à l’extérieur du foyer, un représentant de l’ancien milieu de services et un représentant de l’organisme de placement pour enfants mènent un entretien de départ avec le jeune individu ; la documentation qui en résulte porte la signature du jeune et se trouve dans son dossier
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on établit des exigences de faire un suivi avec les jeunes et de fournir des preuves de l’action prise selon les résultats du sondage/des données
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on garde l’équilibre entre l’écoute de la voix et du choix, d’un côté, et le plan à long terme pour l’enfant/le jeune, de l’autre
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on fait le suivi avec l’enfant/le jeune avant d’agir ; les jeunes s’impliquent dans la prise des décisions concernant le cours d’action
Comprendre et faire respecter les droits des enfants et des jeunes
Les preuves à chercher
les enfants et les jeunes comprennent leurs droits et leurs avantages
en collaboration avec la jeunesse, on développe des méthodes axées sur les jeunes pour aider les enfants/les jeunes à comprendre leurs droits ; ces méthodes incluent:
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le développement d’un cours de certification pour les jeunes qui examine leurs droits
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le développement d’une déclaration des droits des résidents
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la production d’une affiche schématisant les avantages pour chaque groupe d’âge
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toute personne impliquée dans la provision de services comprend et protège les droits des enfants et des jeunes, et fait très attention aux droits en matière d’égalité des sexes, des races et des cultures
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la disponibilité de la formation pour les fournisseurs de service
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on comprend que l’occasion pour se faire entendre/exercer ses droits peut être différente pour les enfants et les jeunes dans les établissements de justice pour la jeunesse et/ou dans un contexte de santé mentale
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le Bureau de l’intervenant (ou le MSEJ) fait appel pour un discours concernant les droits et les avantages (dans un délai déterminé)
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on vérifie que les jeunes comprennent leurs droits en menant des entrevues téléphoniques de manière aléatoire avec le BIPFEJ ou le MSEJ ; on vérifie chaque fournisseur de service au moins une fois par année
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on désigne un responsable qui s’assure que les enfants et les jeunes savent leurs droits dans chaque contexte
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il consulte régulièrement avec les jeunes concernant leurs droits
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il assure un renforcement efficace
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il est sensible aux « âges et aux stades de vie »
Les mécanismes de plaintes
Les preuves à chercher
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chaque foyer a un processus clair à suivre lorsque les enfants et les jeunes éprouvent de la difficulté, ont une préoccupation ou veulent déposer une plainte (ce processus comprend les délais et les « niveaux » appropriés)
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le processus de plaintes est sécuritaire et accessible à la jeunesse
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les enfants et les jeunes sont au courant des autres options qui sont disponibles pour déposer les plaintes ; ils peuvent approuver les solutions
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on explique le rôle que joue le BIPFEJ en affiches ; ces informations sont affichées dans un endroit visible
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les rapports d’incidents graves (RIG) comprennent la perspective du jeune
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on fait un suivi / une mise-à-jour après une plainte ou un incident grave
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chaque mois, les fournisseurs de service envoient un sommaire des plaintes et des réponses qui en résultent au MSEJ
« Il est difficile pour les jeunes d’exprimer – et ils n’ont pas le sentiment qu’ils peuvent exprimer – leurs préoccupations concernant les services résidentiels. Les jeunes peuvent défendre leurs propres intérêts mais ils ont besoin du support afin d’avoir la confiance de le faire. Ils ont besoin de la place avant de se sentir qu’ils peuvent se faire entendre et qu’ils seront entendus. »
« Nous avons besoin des personnes qui s’occupent de nous et qui nous aiment aussi. Les parents de famille d’accueil et le personnel doivent arrêter d’avoir peur d’avoir des ennuis s’ils s’ouvrent à nous ; ils doivent arrêter d’avoir peur de nous dire qu’ils s’intéressent à nous, qu’ils nous aiment. Une telle ouverture aurait eu un effet massif sur moi – s’ils avaient pu me le dire, j’aurais su que je comptais pour quelqu’un et que quelqu’un m’aimait au lieu de me sentir solitaire. »
Les foyers et la continuité des services
Les décisions de placement éclairées
Les preuves à chercher
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on évalue les besoins de l’enfant/du jeune de manière professionnelle et rigoureuse et en engageant le dialogue avec l’enfant/le jeune avant la prise en charge
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on établit le bon diagnostic au plus tôt pour l’enfant/le jeune afin d’administrer un traitement approprié ; le jeune a droit à l’obtention de plusieurs opinions
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on encourage l’enfant/le jeune à rester à son domicile (si possible) avec de la famille ou d’autres personnes, ou à un environnement sécuritaire afin de procéder à une évaluation des besoins
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les maisons d’évaluation sont plus sécuritaires et sont uniquement employées à court terme
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les enfants/les jeunes et d’autres individus importants s’engagent activement lors de la prise des décisions concernant le placement ; ils savent ce qu’ils désirent et surtout ce qu’ils ne désirent pas
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les décisions concernant le placement se basent sur la compatibilité entre les besoins de l’enfant/du jeune et les services offerts par le programme, tout en tenant compte des besoins des enfants/des jeunes qui y sont déjà logés ; avant de prendre d’autres mesures, les jeunes reçoivent de l’information concernant la nature, les règles et les horaires du programme, ainsi que des données ciblant la qualité des services fournis par le programme
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• dans un contexte de soins, on examine attentivement l’option de plafonner le ratio à 1:1
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autant que nécessaire, les placements se font au plus près ou au plus loin de la communauté de l’enfant/du jeune ; lorsqu’un placement se trouve loin de la communauté d’origine, l’agence de placement doit fournir une justification documentée qui comprend les perspectives de la jeune personne et de ses membres de famille/ses relations importantes ; cette documentation fait partie du dossier du jeune
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les jeunes ont l’occasion, le cas échéant, de rendre visite à un placement avant d’y déménager
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avant de faire un placement ou lors d’un placement, on considère comme possibilité toute forme de « famille »
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les fournisseurs de service et le personnel soignant suivent une formation appropriée qui répond aux besoins de l’enfant/du jeune
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les informations sur le programme et l’accréditation sont validées et disponibles au public, y compris les traitements disponibles et la performance de ces traitements dans le passé
La continuité des services
Les preuves à chercher
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le support et les services sont coordonnés entre les divers secteurs (p.ex., des services en santé mentale, de l’éducation), ce qui évite le devoir de répéter son histoire tout en protégeant la confidentialité et la discrétion
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lorsqu’un enfant/un jeune a besoin du support supplémentaire pendant la prise en charge à l’extérieur du foyer, il reçoit ce support supplémentaire sans devoir déménager, sauf si cela est dans l'intérêt supérieur de l'enfant/le jeune
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l’enfant/le jeune est entendu/a un choix concernant d’autres services souhaités
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des services et du support appropriés et constants sont disponibles et peuvent être accessibles immédiatement selon le besoin (p.ex., des règles provinciales que tout le monde doit respecter)
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il existe un responsable qui s’occupe à tout moment de la coordination des services pour un enfant/un jeune
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les parcours de services pour les enfants/les jeunes – ce qui comprend tous les systèmes et les secteurs pertinents – sont suivis indépendamment des fournisseurs de service ou les organismes de gestion des cas et sont rendus au MSEJ
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le déplacement a lieu aussi rarement que possible
Les transitions facilitées
Les preuves à chercher
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la planification des transitions prévues (p.ex., vers l’âge adulte, vers son domicile) commence au plus tôt, mais toujours dans le but de permettre aux jeunes de se sentir en sécurité et stables dans leur situation actuelle ; cette planification est ancrée dans la vie quotidienne
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les enfants/les jeunes sont encouragés à développer les compétences et à obtenir les ressources qu’ils jugent nécessaires à une vie indépendante
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l’enfant/le jeune et d’autres individus importants s’engagent activement dans la préparation pour les transitions
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la planification des transitions comprend l’identification et la facilitation d’accès aux services pour adultes ; plus particulièrement, elle comprend le développement d’un réseau social pour les jeunes après le décharge
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après une transition, le suivi avec l’enfant/le jeune a lieu aux intervalles courts, moyens et plus longs
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le membre du personnel chargé de l'enfant/le jeune – ou un autre individu important – identifié comme tel par le jeune, est présent physiquement pendant les transitions
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les fournisseurs de service doivent/le personnel soignant doit indiquer si une transition a été discutée de manière significative à l’avance avec la jeune personne, et sinon, il faut donner la raison pour laquelle elle n’a pas été discutée et indiquer comment on l’a documentée
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la facilitation des transitions est la responsabilité du personnel chargé de l’enfant/du jeune, et non pas de la famille ou des autres
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il n’y a pas d’escortes policières lors des déménagement sauf si la sécurité est un facteur à considérer
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l’enfant/le jeune a tout ce qu’il leur faut avant de déménager (p.ex., les vêtements d’hiver avant un déménagement vers le nord), ce qui comprend les frais et les matériaux nécessaires au déménagement (pas de sacs à ordures pour les effets personnels)
« La qualité des soins est synonyme de la dignité. Pourquoi est-ce qu’on verrouille le papier hygiénique ou le frigidaire dans des foyers ou des établissements ? Il n’y a pas de dignité si on doit demander que ces besoins fondamentaux soient déverrouillés. »
« Il s’agit de permettre aux jeunes d’avoir leur mot à dire sur comment vivre leur vie, et de leur donner la capacité de la changer. »
Les parcours et l'accomplissement individuels
L’individualisation
Les preuves à chercher
en travaillant avec l’enfant ou le jeune, on élabore les objectifs individuels et particuliers à l’enfant ou au jeune et on revisite régulièrement ces objectifs
on n’infantilise pas les jeunes, car cela mène à l’élaboration d’objectifs non pertinents qui ne sont donc pas réalisés
les jeunes ont accès à tous les programmes qui sont disponibles, et ils ont toute l’information
on embauche des employés qui guident les jeunes dans la rédaction d’un curriculum vitae et la recherche d’un emploi
on offre, au besoin ou si la jeune personne le demande, du soutien individualisé comme de l’aide aux devoirs
on fournit de façon individualisée la structure appropriée à l'enfant/au jeune ; on cherche à équilibrer la structure fournie à chaque enfant/chaque jeune avec les occasions d’explorer son autonomie et son autodétermination qui se basent sur les forces et les compétences individuelles de chaque enfant/chaque jeune
Les projets pendant la prise en charge hors du domicile
Les preuves à chercher
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on engage pleinement les enfants et les jeunes dans le développement et la réalisation de leurs projets ; on s’assure que le processus est taillé à chaque enfant/chaque jeune, qu’il reflète ses points forts et que les points de contact demeurent confortables, significatifs et fréquents
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les projets doivent refléter des intérêts et des objectifs particuliers
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les enfants/les jeunes participent aux activités qui les intéressent (p.ex., l’apprentissage des langues, les sports)
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on renforce la transparence concernant les fonds disponibles aux jeunes (p.ex., les allocations, les cadeaux) et concernant d’autres programmes sociaux ou de soutien
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le mentorat est l’idéal à cibler
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on établit un réseau qui soutient la planification des soins/des objectifs
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il existe des preuves de la collaboration avec l’école ou la commission scolaire de l’enfant/du jeune
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on mène un suivi mensuel avec les jeunes
Les compétences essentielles
Les preuves à chercher
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les jeunes acquièrent les compétences fondamentales qu’ils veulent acquérir ; si possible, on engage dans le programme de mentorat d’autres jeunes ayant déjà maîtrisé les compétences en question afin de garantir la pertinence du programme pour les jeunes
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aidés par les alliés adultes, les jeunes développent une ressource sur l’acquisition des compétences essentielles destinée aux fournisseurs de service et au personnel soignant
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les jeunes commencent à acquérir ces compétences plus tôt pour faciliter les transitions hors de la prise en charge
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les jeunes possèdent une compétence médiatique, sont initiés à la technologie, et savent utiliser les appareils en sécurité
Les résultats
Les preuves à chercher
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on documente et on félicite les réussites individuelles
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les enfants/les jeunes donnent leurs avis concernant les résultats généraux de la prise en charge hors du domicile
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on note et on discute les résultats négatifs
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les jeunes définissent leurs résultats individuels (mais les fournisseurs les encouragent constamment à réussir)
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on doit donner autant d’occasions que possible aux jeunes pour assurer des résultats positifs
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on doit respecter les projets et les préférences des jeunes concernant leur éducation
on engage pleinement les enfants et les jeunes dans le développement et la réalisation de leurs projets ; on s’assure que le processus est taillé à chaque enfant/chaque jeune, qu’il reflète ses points forts et que les points de contact demeurent confortables, significatifs et fréquents
les projets doivent refléter des intérêts et des objectifs particuliers
les enfants/les jeunes participent aux activités qui les intéressent (p.ex., l’apprentissage des langues, les sports)
on renforce la transparence concernant les fonds disponibles aux jeunes (p.ex., les allocations, les cadeaux) et concernant d’autres programmes sociaux ou de soutien
le mentorat est l’idéal à cibler
on établit un réseau qui soutient la planification des soins/des objectifs
il existe des preuves de la collaboration avec l’école ou la commission scolaire de l’enfant/du jeune
on mène un suivi mensuel avec les jeunes
les jeunes acquièrent les compétences fondamentales qu’ils veulent acquérir ; si possible, on engage dans le programme de mentorat d’autres jeunes ayant déjà maîtrisé les compétences en question afin de garantir la pertinence du programme pour les jeunes
aidés par les alliés adultes, les jeunes développent une ressource sur l’acquisition des compétences essentielles destinée aux fournisseurs de service et au personnel soignant
les jeunes commencent à acquérir ces compétences plus tôt pour faciliter les transitions hors de la prise en charge
les jeunes possèdent une compétence médiatique, sont initiés à la technologie, et savent utiliser les appareils en sécurité
on documente et on félicite les réussites individuelles
les enfants/les jeunes donnent leurs avis concernant les résultats généraux de la prise en charge hors du domicile
on note et on discute les résultats négatifs
les jeunes définissent leurs résultats individuels (mais les fournisseurs les encouragent constamment à réussir)
on doit donner autant d’occasions que possible aux jeunes pour assurer des résultats positifs
on doit respecter les projets et les préférences des jeunes concernant leur éducation
L'appartenance, les relations et les environnements accueillants
Le sens d’appartenance
Les preuves à chercher
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les enfants/les jeunes ont l’occasion de s’intégrer à la planification et à la réalisation des activités quotidiennes (p.ex., faire les courses)
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on soutient chaque enfant/chaque jeune pris en charge hors du domicile à développer un compte rendu de leurs expériences de vie
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l’accès aux ressources, aux services et aux occasions appropriés et personnalisés lie les enfants/les jeunes à l’ensemble de leur communauté
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les enfants/les jeunes sont libres à décorer leur espace avec leurs effets personnels et à peindre leur chambre (dans la limite du raisonnable)
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les enfants/les jeunes reçoivent des meubles, des matelas, de la literie et des produits hygiéniques de haute qualité qui reflètent leurs préférences individuelles
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le matériel récréatif est moderne et en bon état de marche, et les bibliothèques, les jeux, etc. reflètent les normes et les tendances contemporaines
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les enfants/les jeunes sont en mesure d’assister aux événements normaux de la vie (p.ex., le bal des finissants, la remise des diplômes) et on les encourage à y assister
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les environnements de prise en charge hors du domicile comprennent des « espaces surs » et affichent le triangle qui les désigne
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les enfants et les jeunes ont droit à la vie privée et à un espace privé
Le respect et la dignité
Les preuves à chercher
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les enfants/les jeunes se sentent respectés par les employés/le personnel et d’autres enfants/d’autres jeunes dans le milieu de prise en charge où ils se trouvent
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les enfants/les jeunes sont traités comme des individus uniques
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les enfants/les jeunes ont accès indépendant aux items essentiels (p.ex., de la nourriture, du papier hygiénique, etc.) et cet accès n’est pas limité pour des raisons disciplinaires ; on ne verrouille pas des articles ménagers, de la nourriture ou du matériel de maison régulier et les jeunes ne s’affrontent pas aux obstacles d’accès à ces items renforcés par des règles ou des procédures ; si pour des raisons de sécurité on limite l’accès aux effets personnels ou à la nourriture, il faut documenter ce cas exceptionnel
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en foyer de groupe, les jeunes et le personnel préparent et consomment les repas ensemble à table ; la nourriture provenant de l’extérieur du foyer n’est pas permise pour le personnel
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les enfants/les jeunes ont accès illimité à un espace privé et à leurs effets personnels
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les jeunes sont libres et autonomes, le cas échéant ; ils peuvent aller et venir à leur aise, mais ils doivent se présenter lors de la sortie/la rentrée
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on respecte la confidentialité et la vie privée (c’est-à-dire, quelles informations sont partagées avec qui et quand)
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s’il faut vérifier le courrier, il faut l’ouvrir en présence de l’enfant/du jeune, et non pas derrière des portes closes
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lorsqu’ils sortent en public, les employés ne portent pas d’insignes identifiant l’institution où ils travaillent (ce qui est stigmatisant)
Les relations significatives
Les preuves à chercher
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autant que possible, les politiques/les procédures n’empêchent pas le développement de relations significatives (p.ex., avec les pairs, avec le personnel, avec la famille, etc.)
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les visites de la part de la famille ou des amis ne représentent pas un privilège qui peut être enlevé ; s’il y en a des limitations, la justification est claire et documentée ; les jeunes peuvent faire un appel de ces limitations
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l’enfant/le jeune a l’occasion d’identifier et de faciliter les relations significatives dans leur vie, surtout pendant les transitions
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les enfants/les jeunes ont le temps de développer des liens et des relations dans un nouvel environnement
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on encourage les relations fraternelles et familiales (le cas échéant) et on donne la priorité aux visites de membres de la famille
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il y a un environnement chaleureux et attentionné où les gens sourient et vous demandent comment s’est passée votre journée
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l’enfant/le jeune reçoit du renforcement positif et des éloges
La sécurité et l’accessibilité
Les preuves à chercher
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les enfants et les jeunes se sentent en sécurité dans leurs foyers et ils savent vers qui se tourner si cela n’est pas le cas
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le foyer répond aux besoins d’accessibilité des enfants et des jeunes
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on réalise des mesures de sécurité avec respect et dignité (p.ex., une forme plus respectueuse d’une « veille de suicide »)
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les enfants/les jeunes apprennent des mécanismes de comportement positifs ; il n’y a pas de limites mises sur des stratégies d’adaptation positives et les jeunes contribuent activement à l’identification de leurs stratégies d’adaptation personnelles
La transparence des règles et des processus
Les preuves à chercher
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les fournisseurs de service discutent/le personnel soignant discute les règles et les attentes de l’endroit avec l’enfant/le jeune, tout en expliquant la justification pour la mise en place de certaines règles
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les fournisseurs de service travaillent/le personnel soignant travaille avec l’enfant/le jeune afin d’établir des règles alternatives, le cas échéant
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il y a un « espace sûr » où on peut négocier les règles/les processus (p.ex., les repas, le plan des soins)
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les enfants/les jeunes suivent une séance d’orientation initiale et complète et ils participent aux rencontres de « mise à jour » régulières à leur placement hors du domicile
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on se concentre moins sur des restrictions globales
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au cours du processus de contrôle du MSEJ, on examine les règles du foyer et on invite la contribution des jeunes
« Il est si important de rendre aux enfants leur enfance. Ces choses renforcent l’estime de soi plus tard dans la vie. Les enfants pris en charge doivent grandir beaucoup plus vite que d’autres enfants. »
« Le personnel a tendance à surestimer la moindre petite chose en l’attribuant au fait qu’on est un jeune pris en charge, au lieu de l’attribuer au fait qu’on est tout simplement un jeune. Un jeune pris en charge ne peut pas se comporter mal parce que cela risque d’avoir des conséquences négatives quant à son traitement pendant le placement. »
« Ma couleur n’est pas ma culture. »
L'identité et les soins adaptés à la culture
L’auto-identification
Les preuves à chercher
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la culture s’entend au sens large et comprend les concepts de race, de langue, de foi/de religion, de sexe, d’orientation sexuelle, d’âge, de capacité, etc.
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les enfants/les jeunes sont capables d’identifier et d’assumer leur identité/culture choisie (et on les encourage à le faire)
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les enfants/les jeunes peuvent choisir s’ils veulent participer ou non aux activités culturelles ; les enfants et les jeunes ont le droit de « passer ou participer »
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les fournisseurs de service et le personnel soignant parlent de façon proactive à l’enfant/au jeune concernant la culture et l’identité
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les fournisseurs de service et le personnel soignant collaborent et apprennent avec les enfants/les jeunes sur la culture « auto-identifiée »
Le respect et la connaissance de la culture
Les preuves à chercher
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les fournisseurs de service et le personnel soignant acceptent et montrent du respect pour toute différence culturelle
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tous les fournisseurs de service suivent des stratégies spécifiques globales de pratiques qui affirment l’identité des individus, particulièrement envers les jeunes autochtones, les jeunes noirs, les jeunes trans, et les jeunes qui s’identifient en tant que GLBTT2
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avant le placement, les fournisseurs de service et le personnel soignant reçoivent de l’information concernant l’enfant/le jeune, y compris son identité culturelle, et ils prennent les mesures d'adaptation nécessaires
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les enfants/les jeunes ont de la place pour pratiquer leur culture et, au besoin, on leur donne du support pour le faire
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les enfants/les jeunes reçoivent de l’information/une formation sur la culture à laquelle ils s’identifient
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les fournisseurs de service et le personnel parlent aux enfants/aux jeunes afin de déterminer si leurs antécédents culturels sont respectés ou non, et ce qu’ils peuvent faire pour les soutenir
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les fournisseurs de service et le personnel soignant reçoivent une formation sur la provision des soins adaptés à la culture et sur l’importance de la culture/de l’identité (p.ex., la formation sur « l’espace sûr »)
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si un enfant/un jeune a l’impression que ses besoins culturels ne sont pas respectés, il devrait avoir accès à un type de recours
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les fournisseurs de service qui travaillent régulièrement avec des groupes racialisés, des afro-canadiens, des autochtones et d’autres groupes minoritaires sont liés à ces communautés, avec des membres de ces communautés figurant sur des conseils consultatifs, des conseils d’administration et d’autres entités de gouvernance et organismes consultatifs
Les liens communautaires
Les preuves à chercher
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les enfants/les jeunes sont soutenus et encouragés à chercher et à tisser des liens avec leur(s) communauté(s) culturelle(s), ce qui peut comprendre leur communauté d’origine, leur école, les anciens autochtones, les communautés religieuses, les membres de la famille, etc.
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les fournisseurs de service et le personnel soignant doivent être au courant des réseaux culturels afin de faciliter des liens communautaires
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les placements se font au plus près ou au plus loin de la communauté d’origine de l’enfant/du jeune selon le besoin
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dans la mesure du possible, les enfants/les jeunes peuvent choisir avec qui ils veulent vivre, prenant en compte si le placement correspond bien ou non avec les besoins culturels ou spirituels de l’enfant/du jeune
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dans le mesure du possible, le personnel soignant et les fournisseurs de service ressemblent aux enfants/aux jeunes qu’ils prennent en charge ; si ce n’est pas possible, ils facilitent des liens avec des adultes qui ressemblent à l’enfant/au jeune
« Quand j’étais au camp d’été, quelques-uns des enfants se souciaient des punaises des lits. Ces expériences font toute une différence plus tard dans la vie. Pendant la prise en charge, on m’a dit : ‘si les punaises des lits te mordent, prends ton soulier et mets-les en pièces’. »
Les fournisseurs de service et le personnel soignant
Les relations positives
Les preuves à chercher
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le mauvais comportement ne déclenche pas le support des fournisseurs de service/du personnel soignant ; tous les enfants et les jeunes ont l’occasion d’avoir les soins et l’attention dont ils ont besoin
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il n’y a pas de contraintes déraisonnables imposées sur la communication entre les enfants/les jeunes et les fournisseurs de service/le personnel soignant; le personnel soignant a sa voix et son mot à dire regardant comment appuyer les relations
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on encourage les fournisseurs de service/le personnel soignant à développer des relations positives et empreintes de bienveillance avec les enfants/les jeunes (p.ex., la formation, l’éducation, etc.)
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les employés doivent être responsables d’un plus petit volume de dossiers afin de pouvoir accorder plus de temps et d’attention aux jeunes
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les enfants et les jeunes ont besoin d’un sentiment de permanence du personnel qui travaille avec eux
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les employés s’efforcent de créer des expériences organiques (« Que feriez-vous en tant que parent ? »)
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on encourage les jeunes à explorer leur définition personnelle de la famille à leur propre rythme, et on ne les force pas à participer aux relations qui les mettent mal à l’aise
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on se concentre sur des raisons/des questions sous-jacentes relatives au comportement des enfants et des jeunes
Le recrutement et les qualifications professionnelles des employés
Les preuves à chercher
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on demande un niveau d’expérience/de formation constant et significatif pour tous ceux qui travaillent avec les jeunes vulnérables
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on confirme que les parents d’accueil font ce travail pour les bonnes raisons – on encourage les gens à devenir des parents d’accueil afin de réduire la stigmatisation des familles d’accueil (p.ex., on a besoin d’un plus grand nombre de personnes racialisées qui travaillent en tant que personnel soignant)
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« embauchez des employés qui se soucient de nous »
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on a besoin d’une stratégie de perfectionnement de la main-d'œuvre
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on poursuit en particulier le recrutement des autochtones (p.ex., les programmes et le processus d'octroi de licence) et on poursuit une initiative pareille dans les communautés noires
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on augmente les salaires pour les employés de ce secteur
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les qualifications des employés comprennent la condition qu’ils se concentrent à forger des relations avec les enfants et les jeunes afin de leur fournir des services de haute qualité
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on emploie un modèle de dotation uniforme (on limite l’usage du personnel de relève, du personnel à temps-partiel, du personnel occasionnel et du personnel 1:1)
La formation
Les preuves à chercher
on suit la formation concernant :
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les droits des enfants et des jeunes
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la sensibilisation à la santé mentale (comment bien réagir)
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la pertinence culturelle
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la diversité et l’inclusion sociale
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les pratiques qui tiennent compte des traumatismes subis
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comment travailler et interagir avec un groupe d’âge donné sans infantiliser les jeunes
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la formation du cœur et de l’esprit (en cours de développement)
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on a également besoin d’une formation qui traite l’intersection des systèmes (c’est-à-dire, l’intersection des systèmes de la protection de l’enfance, de l’éducation, de santé et même de transport en commun)
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on offre des occasions de formation gérées par ou en collaboration avec des jeunes si possible
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tous les employés sont formés à savoir encourager l’usage des stratégies d’adaptation positive, de désescalade et de prévention
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on emploie les contraintes physiques moins souvent ; on utilise de telles contraintes comme dernier recours et on s’assure de bien montrer du respect et de la dignité envers l’individu
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on ne fait appel aux autorités policières qu’en dernier recours ; on s’oppose à la criminalisation du comportement ou de la santé mentale
La responsabilité
Les preuves à chercher
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on tient les employés et le personnel soignant responsables de leurs actes et de leurs réactions afin de garder le bien-être des enfants et des jeunes au centre des services et afin d’assurer que les voix des enfants/des jeunes sont entendues/adressées
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on suit des attentes concernant le relève de personnel (c’est-à-dire, l’échange des informations à propos de ce qui s’est passé dans le foyer/l’institution)
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on accorde davantage d’attention sur le service à la clientèle
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le MSEJ doit s’assurer que les fournisseurs de service embauchent le personnel soignant, les superviseurs et les autres personnes impliquées dans les services rendus ; le MSEJ doit également s’assurer que les embauchés sont bien qualifiés pour le travail en se basant sur leur éducation et leur expérience professionnelle (vérifiées par des examens réglementaires des permis)
« Sachez que la vie se déroule. N’attribuez pas tous mes défauts ou mes fautes au fait d’être pris en charge. Je ne suis encore qu’un enfant. »
La responsabilité
Sans la présence de la responsabilité, il est notre avis que les pratiques ne sont que des mots sur du papier. Selon notre expérience, il y a souvent un décalage entre l’objectif des politiques et la réalité des services que nous recevons. Tout au long du processus du panel, nous avons appris que la communication entre les acteurs clés de la prise en charge est problématique car l’information est souvent « perdue dans la traduction ». En plus, ceux qui occupent des postes hiérarchiques plus élevées ne fournissent pas de services (p.ex., comme le font le personnel du foyer du groupe, les parents d’accueil, ou les infirmières) et ne sont pas responsables de leurs actions, ce qui empêche l’assurance que les jeunes reçoivent la meilleure qualité de services que possible.
Nous sommes fermement convaincus qu’un premier pas dans l’assurance de la responsabilité dans le système de services en milieu résidentiel consiste à créer une culture où on écoute et fait confiance à la voix des jeunes. Nous estimons aussi que ceux qui occupent des postes hiérarchiques plus élevées doivent s’assurer que les personnes (les fournisseurs de service) travaillant directement avec les jeunes les offrent le meilleur service que possible, et qu’ils l’assurent en faisant le suivi régulièrement et avec les jeunes, et avec les fournisseurs de service. Afin de veiller à ce que les employeurs ne créent pas d’obstacles aux meilleurs pratiques, il faut accorder assez d’autorité à ceux qui travaillent directement avec les jeunes, tout en écoutant leur voix. Tout ce qui se passe à propos des services en milieu résidentiel doit être examiné soigneusement et de façon transparente, car le changement fondamental que nous cherchons ne pourra se produire que si les gens prennent conscience de ce qui se passe actuellement en milieu résidentiel. Enfin, nous devons nous assurer que toute personne jouant un rôle dans la prise en charge des jeunes cherche constamment à améliorer le système, puisque la réalisation des changements, comme nous l’avons appris, est tout un processus. Il faut instaurer des mécanismes pour garantir qu’on tient compte continuellement de la voix des jeunes.
Aller de l'avant
Notre message: Le panel de jeunesse ne veut pas voir le plan directeur rester sur les tablettes. Nous voulons voir la mise en œuvre de ces recommandations dans les pratiques. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre davantage pour les changements. La mise en œuvre des idées discutées dans le rapport aura un impact positif sur les futures entreprises des enfants et des jeunes.
Des études démontrent que les jeunes pris en charge sont plus désavantagés et qu’ils éprouvent plus de difficultés que le reste de la population. Chez les jeunes ayant été pris en charge on trouve un taux élevé de chômage, de difficultés économiques, de démêlés avec la justice, de dépendance à l'aide sociale, et de sous-éducation. Les idées présentées dans ce plan directeur offrent des solutions à la plupart de ces problèmes. Qui que soit le Ministère des services à l’enfance et à la jeunesse, nous voulons voir la mise en œuvre hâtive et urgente de nos recommandations. Nous considérons que les heures innombrables que nous avons consacrées à la réalisation de ce document seront anéanties si les domaines et les « preuves à chercher » que nous y avons identifiés ne sont pas reflétés dans les politiques et les régulations dans l’avenir.
Chaque enfant, chaque jeune est unique. Par conséquent, les enfants et les jeunes ont des expériences et des perspectives différentes. Il faut reconnaître, respecter et répondre à cette diversité parmi les enfants et les jeunes ; ainsi, les enfants et les jeunes qui ont toujours été marginalisés et sans voix peuvent désormais exprimer leurs perspectives et leurs opinions en toute sécurité. Par exemple, à cause de leurs démêlés avec la justice ou à cause des contraintes liées à leur incarcération, les jeunes qui sont incarcérés n’ont pas d’occasions de participer aux panels ou aux projets comme le présent travail. Donc, il faut prendre des mesures afin d’assurer que le gouvernement et les fournisseurs de service atteignent cette population, et qu’ils atteignent aussi d’autres groupes marginalisés tels que les jeunes afro-canadiens et autochtones.
Les jeunes de ce panel sont résolus à assurer la réalisation des changements fondamentaux dans le système de services en milieu résidentiel. Bien que nous nous engagions à nous impliquer dans le processus de façon continue, nous reconnaissons le besoin d’y incorporer aussi une population diverse de jeunes et leurs opinions. Puisque ce panel n’a que 12 membres, nous admettons que nous ne sommes peut-être pas représentatifs de tous les jeunes pris en charge dans la province. C’est pour cette raison qu’il est si important d’intégrer des occasions qui ressemblent au présent processus de panel dans le développement des pratiques : ainsi, beaucoup plus d’enfants et de jeunes auront la possibilité de contribuer de façon significative aux décisions ayant un impact direct sur leurs vies. Notre implication dans ce processus en tant que membres du panel a été valorisante et nous aimerions que cette occasion soit offerte à d’autres jeunes ayant vécues des expériences différentes (c’est-à-dire, ayant eu des démêlés avec le système de justice pour les jeunes).
Nous espérons que notre processus de mobiliser les jeunes par ce panel devienne la meilleure pratique pour le gouvernement lors de la rédaction des pratiques impliquant les enfants et les jeunes. Nous voulons que le gouvernement cherche à améliorer ce processus constamment, et qu’il offre aux jeunes la possibilité de s’impliquer dans des projets similaires.
Le panel voudrait que les recommandations et la direction avancées dans ce rapport et dans le plan directeur soit disséminées à tous les intervenants nécessaires, y compris les jeunes pris en charge à travers la province et ceux qui fournissent les services aux jeunes. Nous avons intentionnellement inclus des pièces créatives dans ce document afin de le rendre plus intéressant pour différents publics, particulièrement pour les jeunes eux-mêmes. En revanche, un thème commun a été le manque de conscience de la part des jeunes au sujet de leurs droits ; nous espérons que ce plan directeur et ce document permettent aux jeunes de comprendre et d’exercer leurs droits. Avant que cela ne se réalise, il faut mettre en place une stratégie de communication. Une telle stratégie peut comprendre l’utilisation des médias sociaux pour diffuser le message, ainsi que l’accès en ligne ou en version papier via la commission des étudiants ou le bureau de l’intervenant provincial en faveur des enfants et des jeunes.